Mère & Fille.

Parce que j’ai envie que N34 Collection ne soit pas seulement une plateforme en ligne, mais aussi un véritable lieu d’échange, j’ai créé cette partie blog.

Nous ne vendons pas que des vêtements : nous formons une communauté de femmes.

Et aujourd’hui, cette belle aventure commence avec ma maman, Julia.

Avec amour,

Chloé

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Maman, j’aimerais te poser quelques questions pour que notre petite communauté comprenne qui tu es. Peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis Julia, j’ai la cinquantaine bien tassée, je suis une maman, une épouse, une amie, mais surtout une femme d’affaires et une chef d’entreprise passionnée par mon métier. Je suis née au Maroc et je suis venue en France à 12 ans. La France m’a apporté cette liberté dont j’avais besoin pour m’exprimer et devenir qui je suis. Je suis fière de mes origines, et d’être ici aujourd’hui !

D’où te vient cette passion pour la mode ?

Au Maroc, j’avais une grande tante couturière qui me ramenait des étoffes chez ma grand-mère qui m’élevait. Elle m’apportait des tissus, des soieries, des broderies, des caftans dont j’ai encore des souvenirs mémorables. Je passais des heures à les caresser, à les sentir, et j’avais déjà envie de créer quand j’étais toute petite.

Je me souviens aussi qu’une fois arrivée en France, mon père m’avait offert une jupe plissée blanche avec une paire de ballerines achetées au marché. Je ne sais comment t’expliquer mais ça a été une révélation. Une fois arrivée à l’école, je ne dégageais plus la même énergie…

Tu me dis souvent qu’il faut s’inspirer de la mode sans la suivre aveuglément. Comment trouves-tu ce juste équilibre ?

Il faut s’inspirer de la mode mais l’important, c’est d’avoir son style. Quand une cliente vient chez nous, elle a besoin de conseils pour savoir ce qui lui va parfaitement. Donc oui à l’inspiration mode, mais avec un goût sûr, c’est ça le secret.

Maman, justement, comment développe-t-on ce fameux “goût sûr” ? C’est quelque chose qui semble si subjectif…

Avoir un goût sûr, c’est connaître une silhouette, une morphologie et lui indiquer exactement quelle tenue, quelle veste, quel look lui irait. L’essentiel n’est pas de suivre la mode mais d’avoir un style personnel, tout en restant dans l’air du temps, et surtout se sentir bien !

Si tu devais donner une liste des indispensables du dressing féminin, qu’est-ce que tu mettrais en premier ?

La veste, j’adore les vestes ! Une veste noire bien coupée, un jean qui convient à sa morphologie, un t-shirt blanc et une belle chemise blanche. Ce sont les bases.

Aujourd’hui, tu as ouvert N34 Collection et la petite boutique by Julia. Qu’est-ce qui t’a amenée vers ce positionnement plus accessible ?

Les clientes ne s’habillent plus en total look d’une seule marque. Elles veulent un beau sac mais peuvent acheter un t-shirt chez H&M ou un jean chez nous. Il fallait évoluer avec cette nouvelle façon de consommer, d’autant que la crise est omniprésente depuis quelques années.

Ce qui me frappe, c’est qu’après 20 ans à côtoyer les plus grandes marques, tu as développé un œil très affûté qui te permet aujourd’hui de dénicher des pièces abordables mais qui ont cette allure si particulière. C’est ça ton secret ?

Exactement, c’est l’expérience. Aujourd’hui, je sais exactement quelle coupe convient à quelle morphologie et je reconnais les modèles incontournables et intemporels qui se vendent bien. Tout est dans l’allure du vêtement.

On n’est pas toujours d’accord sur les achats, et parfois ça nous arrive même de nous disputer ! Alors dis-moi, par vengeance, quelle a été ta pire erreur d’achat ?

Les achats émotionnels dans les shows ! Il y a cette euphorie avec le défilé, les petits fours, le champagne… On s’emporte sur un thème qui nous plaît sur le moment, mais 6 mois après, quand on reçoit la collection, c’est la catastrophe. Surtout quand on a acheté des imprimés ou des couleurs trop marquées qui se démodent vite. Le stock reste et c’est de la trésorerie immobilisée.

C’est vrai qu’il y a ce piège des défilés où les pièces sont magnifiques mais complètement déconnectées de la réalité du quotidien, non ?

Julia : Exactement. Il ne faut pas confondre un show et la vraie vie. Un show, c’est du spectacle pour attirer l’attention et faire le buzz. Le prêt-à-porter, lui, doit être accessible, facile à porter et durable dans le temps.

Quand on te voit, tu dégages une image de femme très sûre d’elle. D’où vient cette assurance ?

Je crois que je suis une femme authentique et sincère, je fonctionne avec mon cœur. Le matin, quand je choisis ma tenue, je privilégie les pièces dans lesquelles je me sens bien, et ça me donne une force, un pouvoir. Je dis souvent aux clientes que le vêtement n’est pas superficiel, c’est aussi une armure contre le monde.

Cette assurance, on la retrouve d’ailleurs dans ton style depuis toujours. Quand je regarde tes photos d’il y a 30 ans, je suis frappée par le fait que ton style n’a finalement pas tant évolué : tu avais déjà ce goût pour le classique chic, les blazers, les accessoires raffinés… Comment expliques-tu cette constance ?

Tu sais, j’ai une amie, qui m’avait formée quand j’étais visiteuse médicale. Un jour, elle m’a écrit quelque chose de très touchant. Elle me disait qu’à chaque fois qu’elle repensait à cette époque, elle me revoyait sur cette place avec ma petite robe fuchsia et ma pochette en soie, et que ça l’émerveillait toujours. C’était déjà mon univers.

Mais d’où venait cette élégance si précoce ?

J’ai toujours travaillé dans le luxe, même dans les arts de la table. Je m’inspirais naturellement de cet environnement. Et puis, il faut savoir que j’avais déjà cette envie du prêt-à-porter très tôt.

Chloé : Ah oui, c’est vrai que tu as commencé par les arts de la table avant la mode…

Exactement, mais tu sais pourquoi j’aimais les arts de la table ? C’était pour les tissus ! J’achetais des kilomètres de tissus pour faire mes napages. La vaisselle ne m’intéressait pas vraiment, c’étaient surtout les matières, les textures qui me passionnaient. Les tissus ont toujours été au cœur de tout.

Bon allez Chlo, allons faire ce que nous faisons le mieux…

Merci maman!